Parler de sexualité à une jeune personne dans votre vie

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Pour la plupart de nous, la notion d’éducation à la sexualité nous rappelle le début de la puberté et de l’adolescence ou encore, « la » conversation que nous avons eue avec nos propres parents ou tuteurs.

Cependant, en tant que parent ou adulte bienveillant dans la vie d’un jeune, vous pouvez avoir des conversations sur la sexualité et les relations saines avec un jeune – et même un très jeune enfant. D’ailleurs, au lieu d’en faire un sujet qu’on abordera qu’une seule fois, il est essentiel de commencer à en parler tôt et à continuer à le faire tout au long de la vie du jeune, en adaptant les conversations en fonction de son âge.

Combler le silence des jeunes du Canada.

Comment débuter une conversation?

Au moment d’aborder le sujet avec un jeune :

  • Dites-lui que vous êtes en tout temps ouvert à discuter, y compris de sujets comme le sexe.
  • Ne vous en faites pas si vous ne connaissez pas la réponse à une question que le jeune vous pose. Cherchez l’information et revenez vers lui pour lui donner la réponse, ou cherchez l’information ensemble.
  • Essayez de limiter les réactions désapprobatrices qui pourraient faire ressentir de la honte au jeune. Tentez de garder l’esprit ouvert.
  • Évitez les tactiques de peur. Donnez plutôt au jeune les moyens de faire des choix réfléchis et éclairés.
  • Soyez honnête et ouvert si vous avez des questions ou des inquiétudes.

Quels autres conseils et suggestions peuvent être utiles?

Voici quelques autres pistes de réflexion qui pourraient vous aider à discuter de sexualité et de relations saines avec un jeune :

Le bon lexique

  • Employez les mots appropriés pour nommer les parties du corps (pénis, testicules, vulve, seins, etc.) lorsque vous référez à votre corps et au corps du jeune. Cela enseigne au jeune qu’il n’y a rien de honteux dans ses parties du corps, même celles liées à la sexualité. Cela peut également l’aider à communiquer clairement et à obtenir de l’aide en cas de maladie, de blessure ou de violence sexuelle.

Abus sexuel

  • On parle d’abus sexuel lorsqu’un adulte utilise l’autorité qu’il a sur un jeune pour le faire participer à une activité sexuelle.
  • Un jeune victime d’abus sexuel peut éprouver des sentiments d’impuissance, de tristesse, de culpabilité, de peur, de colère, etc.
  • Il est important de faire savoir au jeune qu’il peut s’adresser à vous si quelqu’un le touche ou communique avec lui de manière sexuellement inappropriée ou non désirée.
  • Si le jeune s’ouvre à vous sur une expérience d’abus sexuel qu’il a vécue, restez calme, dites-lui que vous le croyez et rappelez-lui que ce qui est arrivé n’est pas de sa faute (même s’il n’a pas dit « non » ou n’a pas essayé de l’en empêcher).
  • Dites au jeune qu’il est courageux de se confier, qu’il n’est pas seul et que vous franchirez les prochaines étapes ensemble (p. ex., en veillant à ce qu’il ait un environnement sûr, en faisant un signalement, en obtenant un soutien émotionnel/psychologique, etc.).

Faits au sujet de la puberté

Familiarisez-vous avec les changements qui surviennent pendant la puberté. Il est important de pouvoir expliquer l’essentiel en matière de :

  • changements physiques visibles (croissance, pilosité, développement des seins, etc.);
  • sexe et reproduction;
  • manifestations physiques au moment de l’excitation sexuelle (pour les personnes avec un pénis et celles avec une vulve);
  • règles;
  • grossesse.

Messages importants en ce qui concerne le consentement

  • Une personne qui est inconsciente, en état d’ébriété ou forcée ne peut pas donner son consentement.
  • Demander et donner son consentement est un processus continu.
  • Toute personne a le droit de changer d’avis (en communiquant « non » ou « stop ») à tout moment.
  • Le consentement à une activité sexuelle (p. ex., embrasser, toucher, etc.) ne signifie pas le consentement à toutes les activités (p. ex., avoir un rapport sexuel, avoir du sexe oral, etc.).

Pratiquer le sexe plus sécuritaire

Bon nombre de personnes deviennent sexuellement actives pour la première fois à l’adolescence. Penser au sexe, fantasmer et se livrer à des activités sexuelles sont des choses courantes et saines. Vous pouvez :

Masturbation

  • Expliquez que la masturbation – même dès le plus jeune âge – est saine et normale.
  • Enseignez au jeune que la masturbation se fait en privé. Fixez des limites sur les lieux et les moments où la masturbation est appropriée.

Diversité sexuelle

  • Soyez ouvert à la multitude de façons dont le jeune pourrait ressentir un intérêt sexuel envers d’autres personnes.

Sextage plus sécuritaire

  • Le sextage consiste à envoyer ou à recevoir un message texte, une photo ou une vidéo sexuellement suggestif ou explicite par l’entremise d’un appareil électronique.
  • Insistez auprès du jeune sur le fait qu’une fois sa photo (ou un autre contenu) diffusée ou transmise en ligne, elle n’est plus sous son contrôle.
  • Encouragez le jeune à respecter la vie privée de ses pairs s’il voit une photo / vidéo à caractère sexuel ou montrant une personne dénudée. Si un sexto lui est envoyé sans consentement, dissuadez-le de le partager, suggérez-lui de le supprimer et invitez-le à prévenir la personne concernée.
  • Au Canada, il est illégal de partager une photo ou une vidéo à caractère sexuel d’une autre personne sans son consentement. Si la photo ou la vidéo à caractère sexuel est publiée en ligne ou partagée avec une autre personne, la personne responsable peut être accusée.
  • Discutez des risques potentiels liés à la création et à l’envoi d’un sexto. Demandez au jeune de réfléchir aux conséquences émotionnelles, sociales et juridiques qui pourraient survenir.

Pornographie

  • Si vous découvrez que le jeune a visionné de la pornographie, rassurez-le qu’il est normal d’être curieux.
  • Encouragez-le à poser des questions sur tout contenu visionné en ligne qui l’a rendu mal à l’aise ou curieux.
  • Entamez une discussion sur le niveau de réalisme des représentations sexuelles de la pornographie : organes, genres, sexualité, pouvoir, violence et exploitation.
    • Vous pouvez demander : « Penses-tu que le sexe dans la pornographie est comme le sexe dans la vraie vie? Pourquoi? As-tu vu des images violentes ou choquantes? Qu’est-ce que tu en penses? »
  • Établissez des règles claires concernant les sites Web que le jeune est autorisé à visiter et la fréquence à laquelle il peut le faire (incluant des sites de pornographie).
  • Donnez au jeune des sources d’informations de qualité, telles que des livres et des sites Web fiables ayant pour sujet la santé sexuelle.

Si le jeune a des questions sur la santé sexuelle, il peut toujours communiquer avec un intervenant de Jeunesse, J’écoute au 1 800 668-6868.

Jeunesse, J’écoute tiens à remercier Healing Our Nations pour sa contribution à cette fiche de conseils.

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