Connaître les possibles signes d’abus peut aider les adultes bienveillant·e·s à travers le Canada à mieux soutenir les jeunes dans leur entourage. L’abus peut se manifester dans tous les types de familles, de maisons et de communautés. L’abus n’est jamais acceptable, ni de la faute de la victime. C’est aussi un crime. L’abus peut être physique, émotionnel et/ou sexuel et peut aussi impliquer de la négligence. Jeunesse, J’écoute vous partage ici des façons dont les adultes peuvent apprendre à reconnaître les signes avant-coureurs courants de l’abus chez les enfants, les adolescent·e·s et les jeunes adultes.
Que faut-il savoir sur les possibles signes d’abus?
Apprendre quels sont les possibles signes d’abus peut vous aider à protéger les enfants, à réduire les risques dans votre communauté et à prévenir d’éventuelles répercussions négatives sur la vie des jeunes. Nous vous encourageons à demeurer curieux·se et sans jugement lorsqu’il s’agit d’aider les jeunes. En cas d’inquiétude, vous pouvez toujours vous informer auprès de la jeune personne pour savoir ce qui se passe dans sa vie. Il peut être utile de donner de la validité à l’expérience du·de la jeune, de réitérer que l’abus n’est pas de sa faute et d’éviter de sauter aux conclusions ou de critiquer immédiatement les personnes qui pourraient être impliquées.
La façon de grandir et d’être éduqué·e peut varier d’une personne à l’autre. Des comportements considérés comme étant normaux dans une culture ou au sein d’une famille peuvent ne pas l’être dans une autre situation. Lorsque vous faites des observations sur ce qui paraît être de l’abus, veillez à mettre vos préjugés de côté. Faites votre possible pour demeurer objectif·ve.
Gardez à l’esprit qu’un signe d’abus ne veut pas forcément dire qu’il y a de l’abus. Cela dit, si vous observez des signes d’abus et que vous êtes inquiet·ète qu’un·e jeune soit blessé·e, à risque de l’être, ou si un·e jeune vous rapporte qu’il·elle subit de l’abus, vous avez l’obligation de le signaler. Pour plus d’informations sur les signes d’abus et vos obligations en matière de signalements, communiquez avec les services communautaires/d’urgence ou les services de protection de l’enfance de votre région.
Tout au long de la présente fiche, Jeunesse, J’écoute fait référence à l’abus exercé par un·e adulte sur un·e jeune. Nous reconnaissons que les jeunes peuvent être victimes d’abus de la part d‘autres dans des situations d’intimidation, de cyberhaine ou autres. Vous pouvez consulter nos services virtuels en santé mentale en tout temps pour des renseignements additionnels sur les façons d’offrir votre soutien.
Dans chacune des sections qui suivent, il sera question des possibles signes avant-coureurs d’abus sous forme de listes avec différents exemples. L’éventualité d’un abus dans un cas donné pourrait inclure un ou plusieurs des exemples qui se trouvent dans les listes qui suivent, ou autres éléments. Il est toujours préférable de communiquer avec la·le jeune, les services communautaires/d’urgence ou les services de protection de l’enfance si vous êtes préoccupé·e par une situation.
Comment puis-je reconnaître les possibles signes de violence émotionnelle?
Il y a violence émotionnelle lorsqu’un·e adulte dit ou fait quelque chose pour nuire ou potentiellement nuire au développent émotionnel ou à l’estime de soi d’un·e jeune. Il peut s’agir de rejeter, d’humilier, de faire peur, d’isoler, de manipuler ou autre.
Vous pourriez envisager qu’il s’agisse d’un cas de violence émotionnelle si vous remarquez qu’un·e jeune :
- ne semble pas se sentir en sécurité ou à l’aise avec un·e adulte (est hésitant·e de partir avec un·e adulte, exprime le sentiment d’être mal à l’aise en présence d’un·e adulte, etc.);
- a des réactions émotionnelles qui ne cadrent pas avec son âge ou stade de développement;
- démontre soudainement des comportements adultes (joue le rôle de parent d’autres enfants, etc.) ou régressifs (retombe à des façons plus enfantines de parler ou de manger, etc.);
- a souvent des maux de têtes, des nausées, des douleurs abdominales ou des fuites urinaires;
- présente des comportements extrêmes (passivité, agressivité, quête d’attention, refoulement, docilité/défiance, etc.).
Vous pourriez envisager qu’il s’agisse d’un cas de violence émotionnelle si vous remarquez qu’un·e adulte :
- ne se préoccupe pas d’un·e jeune ou refuse des offres de soutien pour lui·elle;
- accuse, rabaisse, réprimande ou rejette constamment un·e jeune.
Comment puis-je reconnaître les possibles signes de violence physique?
Il y a violence physique lorsque toute force physique ou action délibérées de la part d’un·e adulte entraîne ou pourrait entraîner des blessures à un·e jeune. Utiliser un objet afin de punir un·e jeune est aussi de la violence physique.
Vous pourriez envisager qu’il s’agisse d’un cas de violence physique si vous remarquez qu’un·e jeune :
- présente des blessures inexpliquées (brûlures, ecchymoses, fractures, etc.), ou des blessures inhabituelles pour son âge (blessures au visage des bébés, etc.);
- présente des ecchymoses en train de disparaître ou d’autres marques notables après une absence de l’école;
- n’arrive pas à se souvenir de l’apparition des blessures ou fournit des explications incohérentes à ce sujet;
- sursaute en réaction aux touchers ou aux mouvements soudains;
- semble avoir peur d’un·e adulte ou résiste/pleure lorsqu’il est le temps de partir.
Vous pourriez envisager qu’il s’agisse d’un cas de violence physique si vous remarquez qu’un·e adulte :
- donne une explication contradictoire ou peu convaincante ou encore, aucune explication pour les blessures d’un·e jeune;
- décrit un·e jeune de façon négative, dévalorisante ou blessante/potentiellement blessante;
- discipline un·e jeune d’une façon qui le blesse physiquement ou a le potentiel de le faire (secouer, pousser, serrer, lancer, frapper du poing, du pied ou avec un objet, mordre, etc.).
Comment puis-je reconnaître les possibles signes de violence sexuelle?
Il y a violence sexuelle lorsqu’un·e jeune est utilisé·e par un adulte à des fins de gratification sexuelle. Il s’agit de tout geste qui assujettit un·e jeune aux désirs d’un·e adulte par l’abus de pouvoir, un recours à la force ou à la coercition, ou des menaces implicites ou explicites.
Vous pourriez envisager qu’il s’agisse d’un cas de violence sexuelle si vous remarquez qu’un·e jeune :
- démontre des connaissances ou des comportements en matière de sexualité inhabituels pour son âge;
- exprime des gestes sexuels ou une attitude séductrice, surtout s’elle·il est âgé·e de moins de 14 ans;
- est impliqué·e dans de la prostitution ou du trafic sexuel;
- fait référence à des thèmes sexuels lors de jeux;
- est sensible au toucher;
- refuse soudainement de se changer pour les cours d’éducation physique ou de participer à des activités physiques en général;
- se gratte de façon inhabituelle ou excessive la région génitale ou anale;
- a de la difficulté à marcher ou à rester assis·e en raison de douleurs dans la région génitale ou anale;
- tombe enceinte ou contracte une infection transmissible sexuellement (ITS), surtout à moins de 14 ans.
Vous pourriez envisager qu’il s’agisse d’un cas de violence sexuelle si vous remarquez qu’un·e adulte :
- est indûment protecteur·rice envers un·e jeune ou limite sévèrement ses contacts avec les autres.
Comment puis-je reconnaître les possibles signes de négligence?
Il y a négligence lorsqu’un·e adulte ne répond pas aux besoins fondamentaux d’un·e jeune, tels que de la nourriture adéquate, un logis, des vêtements, des soins de santé, du soutien en santé mentale, de l’éducation, de la surveillance ou de la sécurité.
Tout en essayant de demeurer objectif et sans jugement, et en vous rappelant que chaque situation est unique, vous pourriez envisager qu’il s’agisse de négligence si vous remarquez qu’un·e jeune :
- s’absente souvent de l’école sans explication raisonnable;
- a une hygiène inadéquate ou dégage une forte odeur corporelle;
- porte régulièrement des vêtements sales;
- manque de vêtements suffisants par rapport au climat;
- arrive souvent à l’école sans repas du midi ou prend de la nourriture ou de l’argent aux autres;
- ne reçoit pas les soins médicaux ou dentaires ou les lunettes dont il·elle a besoin;
- affirme qu’il n’y a personne à la maison pour s’occuper de lui·elle;
- participe à des activités dangereuses ou potentiellement dangereuses;
- fait l’usage de substances d’une façon qui affecte son quotidien;
- ne grandit pas physiquement avec le temps, surtout s’il·elle est âgé·e de moins de deux ans.
Vous pourriez envisager qu’il s’agisse d’un cas de négligence si vous remarquez qu’un·e adulte :
- semble apathique ou indifférent par rapport à un·e jeune;
- se comporte de façon irrationnelle envers un·e jeune;
- consomme de l’alcool ou d’autres substances d’une façon qui affecte la sécurité d’un·e jeune.
Où puis-je trouver du soutien supplémentaire pour m’aider à reconnaître les signes de violence/d’abus?
Vous pouvez consulter les ressources suivantes pour davantage d’astuces et de renseignements au sujet des signes de violence/d’abus :
- En quoi consiste les mauvais traitements à l’égard des enfants? (L’Association ontarienne des sociétés de l’aide à l’enfance [OACAS])
- Maltraitance des enfants : Information et ressources (Gouvernement du Canada)
- Violence et négligence envers les enfants (Portail canadien de la recherche en protection de l’enfance [CWRP])
- Par où commencer et quels sujets aborder? (Enfants avertis)
- Ressources : Protéger les enfants (Centre canadien de protection de l’enfance)
Apprendre à reconnaître les possibles signes de violence/d’abus et savoir que vous avez l’obligation de signaler ces cas peut aider les adultes à travers le Canada à soutenir les jeunes. Vous pouvez aussi rappeler aux jeunes que les services virtuels en santé mentale de Jeunesse, J’écoute sont offerts 24 heures par jour, 7 jours par semaine, si vous pensez qu’ils pourraient avoir besoin d’aide. Si vous êtes en quête de plus de renseignement ou de soutien, vous pouvez également explorer les ressources d’Espace Mieux-Être Canada.