Abus à la maison : plan de sécurité

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Si tu lis ceci, il se peut que ta résidence ou l’endroit où tu habites ne soit pas sécuritaire pour toi en ce moment. Si tu ne peux pas ou n’es pas prêt·e à quitter cette situation, tu peux toujours préparer un plan pour créer un espace ou te rendre à un endroit où tu pourras te sentir plus en sécurité, même si ce n’est que pour une courte durée. Toute forme d’abus à la maison n’est pas de ta faute et tu mérites d’être en sécurité pour vivre et grandir.

Tu n’es pas seul·e. Si tu as besoin de parler avec quelqu’un, tu peux communiquer avec Jeunesse, J’écoute. Les services de police et de protection de l’enfance sont aussi disponibles partout au Canada.Des services de soutien mobile en cas de crise et d’autres services communautaires sont également offerts dans certaines régions. Tu peux utiliser l’outil Ressources Autour de Moi pour trouver les services les plus proches de toi ou qui te conviennent le mieux.

Tu te demandes si tu vis est de l’abus chez toi? Tu peux en apprendre davantage sur l’abus familial et la violence dans les relations de Jeunesse, J’écoute.. Si tu constates des signes de l’abus à la maison, une façon de faire passer ta sécurité en premier et d’obtenir de l’aide est de préparer un plan de sécurité. Avoir un plan peut t’aider à mieux savoir quoi faire dans des moments où il est plus difficile de réfléchir, comme lorsque tu ne te sens pas en sécurité.

À quoi devrais-tu t’attarder avant de commencer?

Dans cet article, Jeunesse, J’écoute donne des astuces pour créer un plan de sécurité, qui pourrait t’être utile si tu vis de l’abus à la maison. Préparer un plan de sécurité peut te permettre de déterminer et de te rappeler les options qui s’offrent à toi, de prendre soin de toi et de faire passer ta sécurité en premier. Envisage de garder ton plan de sécurité dans un endroit privé dont tu te souviendras, par exemple : dans un journal ou un carnet, dans un téléphone, une tablette ou un ordinateur, dans un tiroir, dans ton sac d’école, sous ton matelas, sous forme d’enregistrement vocal, etc.

Avant de préparer un plan de sécurité, il peut être intéressant de songer à que veut dire la sécurité pour toi. La sécurité peut être perçue et ressentie différemment d’une personne à l’autre. Tu peux commencer par te demander : « Qu’est-ce que la sécurité signifie pour moi? Est-ce une sensation dans mon corps? Est-ce qu’elle réfère à un lieu, à une personne, à un état d’esprit ou à un geste? » Il peut être utile de te rappeler, au fil de ta lecture de cet article, ta définition de ce que représente (ou pourrait représenter) la sécurité pour toi, et les gestes, petits ou grands, que tu peux poser pour parvenir à ce sentiment.

L’image ci-dessous montre un exemple de la forme que peut avoir un plan de sécurité. Tu peux aussi structurer ton plan de toute autre manière qui te convient. La suite de cet article t’aidera à préparer ton plan, entre autres avec des exemples. Garde à l’esprit que cette ressource sert simplement de guide – tu es libre de ne pas suivre les suggestions à la lettre et d’indiquer uniquement ce qui te convient.

Tu peux cliquer sur l’image ci-dessous pour télécharger et remplir ton propre plan de sécurité. Tu peux commencer par le remplir sur ton appareil, puis l’enregistrer, l’imprimer ou le prendre en photo. Tu peux aussi commencer par le télécharger, puis en imprimer une copie pour le remplir à la main. Tu peux aussi revenir à cet outil à tout moment si tu ne peux pas sauvegarder ou imprimer une copie maintenant.

Plan de sécurité en cas d'abus à la maison avec bouton de téléchargement sur fond jaune

Abus à la maison : Comment remplir un plan de sécurité

Détermine les signes qui t’indiquent que la situation est dangereuse ou pourrait le devenir

Si les choses sont difficiles à la maison depuis un moment, il est possible que la personne qui fait preuve d’abusait développé certaines habitudes. Connaître les signes avant-coureurs ou les comportements ou réactions de cette personne (ou ce qui l’amène généralement à se comporter d’une certaine manière) peut être important pour t’aider à déterminer quand tu pourrais être en danger. Voici quelques exemples de signes pouvant indiquer que la situation devient dangereuse : des cris, un danger physique (coups, lancer d’objets, feu, etc.), une consommation dangereuse de substances, tu ressens de la peur, quelqu’un d’autre autour de toi ne se sent pas en sécurité, etc. Lorsque tu remarques ces signes d’alerte, songe à aller dans une autre pièce, à demander de l’aide ou à quitter la maison, si cela est possible.

  • Signes qui m’indiquent que les choses sont dangereuses ou peuvent le :

Envisage des moyens de créer un espace personnel et de prendre soin de toi dans le moment

Il y a des façons de prendre tes distances d’une personne avec qui tu habites, même si tu ne peux pas physiquement quitter les lieux. Pour te créer un espace physique personnel, tu peux aller dans un endroit de ta maison où tu seras seul·e (par ex. ta chambre ou la salle de bain) et fermer ou verrouiller la porte. Tu peux aussi essayer de sortir de la maison (si tu peux le faire en toute sécurité). Pour prendre tes distances, tu peux aussi lire, colorier, écrire dans un journal, regarder la télévision, faire tes devoirs, écouter de la musique ou un balado, etc. Ces activités laissent savoir à ceux autour de toi que tu es occupé·e ou non disponible pour interagir avec eux. Il peut être utile de réfléchir à ce que tu pourrais dire pour t’éloigner d’une personne avec laquelle tu ne te sens pas en sécurité. Par exemple, tu pourrais dire : « Je vais dans ma chambre pour faire mes devoirs ».

Si tu n’es pas en mesure de prendre physiquement tes distances, tu peux essayer de te créer un espace mental personnel en mettant des écouteurs (si tu en as) et en imaginant un mur entre toi et la personne qui fait preuve d’abus. Tu peux aussi essayer de te concentrer sur des stratégies d’adaptation qui te permettent de prendre une pause mentale de ce qui se passe autour de toi. Tu peux essayer des exercices de respiration ou des techniques de prise de conscience (en anglais seulement) ou te consacrer à une activité que tu aimes. Il peut être utile de réfléchir à ce qui a déjà été utile dans le passé.

  • Façons dont je peux mecréer un espace personnel et de prendre soin de moi si je vis de l’abus à la maison :

Contacte des personnes de confiance

Il peut être utile de t’entourer de personnes qui te font te sentir en sécurité, que ce soit physiquement ou virtuellement. Même si elles ne savent pas exactement ce que tu vis, il peut être utile d’avoir dans ta vie des personnes qui se préoccupent de toi et te soutiennent. Par exemple, tu peux choisir de communiquer avec des membres de ta famille ou de ta communauté, des ami·e·s, des enseignant·e·s, des entraîneur·euse·s, des Aînée·s, des travailleur·euse·s sociaux·ales, etc. Si tu es à l’aise et que tu te sens prêt·e, parler de ce qui t’arrive à un·e adulte de confiance peut élargir ton réseau de soutien et t’aider à te sentir moins seul·e.

Tu peux aussi créer un code secret ou signal pour faire savoir à des personnes de confiance que tu as besoin d’aide immédiate. Vous pouvez déterminer ensemble, à l’avance, ce qu’elles doivent faire si tu utilises le code secret ou signal. Par exemple, cela pourrait être de venir te chercher ou d’appeler les services d’urgence pour toi.

  • À qui je peux faire confiance et me confier au sujet d’abus :
  • Code secret ou signal pour dire à une personne de confiance que j’ai besoin d’aide :
  • Lorsque j’utilise mon code secret ou signal, la personne doit :

Note des endroits plus sûrs

S’il est difficile de créer un espace dans ta maison où tu te sens plus en sécurité, ou si tu ne te sens plus en sécurité chez toi, il peut être utile de quitter ton domicile pendant quelques heures pour aller dans un endroit où tu te sens plus à l’aise. Pense aux endroits où tu peux te rendre dans ta communauté. Cela peut être : la bibliothèque, le centre communautaire, un lieu de culte, un centre d’amitié, la maison d’un·e ami·e, un refuge pour les jeunes, un centre d’aide ou de ressources pour la santé mentale sans rendez-vous, etc. Tu pourrais aussi aller te promener à pied ou à vélo ou passer du temps à l’extérieur et revenir à la maison lorsque les choses se sont calmées. Réfléchis à si tu pourrais te sentir plus en sécurité dans certains endroits plutôt que d’autres selon le moment de la journée ou la situation.

  • Endroits où je peux aller pour me sentir plus en sécurité :

Prépare-toi si tu dois partir

Si tu dois quitter ton domicile, il peut être utile de connaître les informations importantes (numéros de téléphone, adresses, etc.) sur les endroits où tu peux te rendre pour te sentir plus en sécurité. Tu peux aussi réfléchir à la manière dont tu pourrais t’y rendre (à pied, à vélo, en scooter, en transport en commun, en demandant à une personne de confiance de t’y conduire, etc.), aux personnes que tu préviendras si tu dois quitter ton domicile (et à l’endroit où elles pourront te retrouver, si tu le souhaites) et à ce que tu devras emporter avec toi. Si c’est possible pour toi, tu peux garder un sac prêt à emporter dans un endroit caché et accessible – tu peux aussi le ranger à l’extérieur de la maison, comme dans ton casier à l’école ou chez un·e ami·e. Tu peux mettre dans ton sac tout ce dont tu pourrais avoir besoin (vêtements, argent, nourriture, billets de transport, médicaments, chargeur de téléphone, etc.)

  • Informations à connaître (p. ex., numéros de téléphone, adresses) sur les endroits où je peux me sentir plus en sécurité :
  • Les moyens de me rendre à ces endroits :
  • Ce que j’apporterai avec moi si je dois partir :

Dresse une liste de personnes de confiance et de ressources d’aide

Envisage de faire une liste de toutes les personnes et ressources que tu peux contacter lorsque tu ne te sens pas en sécurité. Cette liste peut inclure des membres de ta famille ou de la communauté, des ami·e·s ou d’autres personnes de confiance, ainsi que des services d’urgence ou communautaires. Il peut être utile de noter les numéros de téléphone, les adresses, les directions, les heures d’ouverture ou d’autres informations utiles. Cela peut t’aider à obtenir de l’aide plus rapidement.

  • Les personnes ou services que je peux contacter pour obtenir du soutien :

Tu peux utiliser la base de données Ressources Autour de Moi de Jeunesse, J’écoute pour trouver des services de soutien supplémentaires.

Rappel : L’abus, ce n’est jamais de ma faute. Je mérite d’être en sécurité.

Que puis-je ajouter à mon plan de sécurité?

Détermine tes limites

Tu es l’expert·e de tes propres expériences. Comme c’est toi qui connais le mieux tes limites, il peut être utile de réfléchir au stade où les paroles ou les actes d’une personne deviennent difficiles à supporter pour toi. Tu peux ajouter tes limites à ton plan de sécurité à tout moment, et tu peux utiliser ton plan pour prendre des mesures et te sentir plus en sécurité si tu atteins tes limites ou si tes limites sont franchies.

Souviens-toi : Tu peux communiquer avec Jeunesse, J’écoute en tout temps pour discuter de n’importe quel sujet qui te préoccupe.

Conserve les preuves d’abus

Si tu vis de l’abus chez toi, il peut être utile de noter les incidents (p. ex., en tenant un journal) afin de les partager avec les personnes qui peuvent t’aider. Si tu as subi des blessures, essaie de les prendre en photos. Consigner ces renseignements peut te permettre de mieux partager ce que tu vis et la fréquence à laquelle les incidents se produisent. Cela peut être particulièrement utile si tu contactes les services d’urgence ou communautaires ou si tu as besoin de soins médicaux. Envisage de conserver ces renseignements dans un endroit privé où la personne ayant un comportement violent ne risque pas de les trouver ou de les détruire. Si garder ces informations privées te paraît compliqué, tu peux demander l’aide d’une personne de confiance pour documenter/rapporter les incidents d’abus.

Prends soin de toi

Il est commun d’avoir des réactions physiques et émotionnelles lorsque l’on vit de l’abus. Tu pourrais te sentir anxieux·se, en colère ou triste, ou te sentir indifférent·e ou à fleur de peau. Tu pourrais aussi avoir une mauvaise estime de toi, avoir des problèmes de santé physique, etc. Il peut être utile de remarquer les réactions dans ton corps et dans ton esprit, car les conséquences de l’abus se manifestent différemment d’une personne à une autre. Prendre soin de soi-même peut être un moyen de te donner du soutien face à l’abus et de gérer ta santé mentale et de ton bien-être. Ton bien-être est important.

Est-ce que Jeunesse, J’écoute a d’autres renseignements ou outils pour l’abus à la maison?

Quelles sont les autres ressources ou services au Canada?

Vivre avec l’abus peut être difficile. Les expériences d’abus sont différentes pour chacun·e, et il faut du courage pour obtenir de l’aide. Tu peux trouver ce courage en pensant à l’avance à ton bien-être et à ton plan de sécurité. Souviens-toi : l’abus n’est jamais de ta faute et tu mérites d’être en sécurité. Tu n’es pas seul·e.