Cette histoire a été rédigée par un membre du Conseil national de la jeunesse de Jeunesse, J’écoute.
D’origine chinoise, mes parents m’ont répété tout au long de ma jeunesse que les garçons ne devaient jamais pleurer, mais plutôt se montrer forts, résilients et capables de faire face seuls à n’importe quel problème. Je ne leur en veux pas de m’avoir élevé de cette façon. En effet, ils m’ont éduqué simplement selon les principes reçus eux-mêmes dès leur plus jeune âge. À cause de la vision de la masculinité dans ma propre culture, je sentais que je devais refouler mes émotions lorsque je traversais un moment difficile.
Souffrir en silence
Parler de masculinité peut paraître étrange pour beaucoup de personnes. À l’école primaire, j’ai vécu la pire expérience d’intimidation physique et émotionnelle. Des élèves m’ont accoté à un mur et m’ont tabassé à tour de rôle en me traitant de tous les noms. Je ne pouvais ni me défendre ni appeler à l’aide. On m’accuserait sans doute d’avoir créé tout ce vacarme parce que j’étais seul. Je pense que mon professeur a fait semblant de ne pas entendre mes appels à l’aide. J’ai alors commencé à détester l’école, moi qui avais pourtant toujours aimé y aller. De retour chez moi, j’ai inventé une histoire à mes parents pour expliquer les bleus sur mes jambes.
Je n’oublierai jamais les nombreuses nuits où j’ai souffert d’insomnie. Fixant le plafond pendant des heures, je me sentais complètement impuissant. Je pensais que je ne parviendrais jamais à échapper à l’intimidation. Mes professeurs et mes anciens « amis » me tournaient le dos. Je n’arrivais pas non plus à tout avouer à ma famille, car je n’éprouvais que de la honte. Honte de pleurer seul dans mon lit, honte de me faire intimider et, enfin, honte de ne pas être « l’homme » que mes parents voulaient que je sois. Je croyais sincèrement que je les gênerais en réclamant de l’aide et qu’ils me percevraient comme un raté. Je continuais donc de souffrir en silence. Plusieurs mois se sont écoulés et je continuais de tomber dans une spirale de pensées négatives.
Trouver de l’aide
Un soir, j’ai remarqué le logo bleu de Jeunesse, J’écoute sur l’emballage d’une barre de chocolat. Au bout du rouleau, j’ai décidé d’appeler. Ça a été la meilleure décision de toute ma vie. Je vais toujours me rappeler la voix douce et calme de l’intervenante. Elle m’a demandé comment je me sentais et m’a posé quelques questions. Quand elle m’a senti au bord des larmes, elle m’a expliqué que c’était correct de pleurer. Toute ma vie, on m’a dit de m’« endurcir », de tout surmonter et de réprimer mes émotions. Le signe de masculinité Pourtant, ce soir-là, quelqu’un m’annonçait qu’il était tout à fait normal de laisser parler ses émotions. Lors de l’appel, j’ai pleuré pour la première fois depuis bien des années.
Parler avec un intervenant de Jeunesse, J’écoute m’a donné le courage de dénoncer la situation aux autorités compétentes. Cela m’a également poussé à vouloir aider d’autres personnes qui vivent elles aussi de l’intimidation.
Les préjugés en lien avec la masculinité et l’expression des émotions représentent une problématique majeure. Selon moi, on devrait éviter de dire à un jeune homme (et à quiconque d’ailleurs) qui se sent déprimé qu’il doit « s’en remettre ». Il importe de lui demander comment il se sent vraiment, de l’inciter à accepter ses émotions et de le laisser pleurer au besoin. Je pense que les « vrais » hommes pleurent. Ils ne font pas semblant d’être quelqu’un d’autre et savent mieux que quiconque comment agir.
Être victime d’intimidation tout en essayant de gérer ses émotions peut être difficile. Si tu es aux prises avec un problème - peu importe l’ampleur - tu peux toujours demander de l’aide.Tu peux communiquer avec Jeunesse, J’écoute 24 heures par jour, 7 jours par semaine, pour un soutien précieux et dépourvu de jugement.Nous sommes là pour toi!
Ce récit est une traduction de la version originale en anglais.
Notre service de chat en ligne est disponible de minuit à 7 h 00. Vous pouvez toujours envoyer le mot PARLER au 686868 pour rejoindre un Répondant aux crises bénévole par le biais de notre service confidentiel par texto 24 heures par jour, 7 jours par semaine.
Renseigne-toi sur la santé mentale
Astuces et infos
Obtiens des renseignements sur la façon dont tes pensées, tes sentiments et tes comportements sont liés et sur ce que tu peux faire pour prendre soin de ton bien-être. En apprendre plus sur la santé mentale peut te donner les moyens de communiquer ce que tu ressens.
Pratique avec des outils, des conseils et des ressources pour t’aider à développer tes aptitudes et à améliorer ton bien-être de la manière qui te convient le mieux. Apprends à identifier tes forces, à communiquer tes pensées et tes sentiments, à surmonter les obstacles et à trouver du soutien.
Communique avec d’autres jeunes
Forums et histoires vraies
Explore les expériences vécues par d’autres jeunes de partout au Canada pour apprendre, trouver de nouvelles idées, poser des questions, créer des liens et t’inspirer au cours de ton propre cheminement vers le bien-être.
Si tu as besoin d’aide immédiatement, tu peux parler à un de nos répondant·e aux crises, qui sont des bénévoles formé·e·s pour offrir du soutien; quelles que soient la difficulté et l’heure.
Si tu t’identifies comme Autochtone, tu peux demander à être mis·e en contact avec un·e répondant·e aux crises des Premières Nations, Inuit ou Métis (sujet à la disponibilité) en textant PREMIÈRES NATIONS, INUIT ou MÉTIS au 686868.
Communique avec un·e intervenant·e professionnel·le pour mieux comprendre ce que tu vis et t’aider à faire un pas dans la direction que tu souhaites emprunter.