Histoire d’une jeune : l’acceptation de soi

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Ce récit fut rédigé par un membre du National Youth Council (Conseil national de la jeunesse) (CNJ) de Jeunesse, J’écoute

Quand j’étais plus jeune, je croyais que quelque chose clochait chez moi. Après tout, il devait y avoir une raison pour que les gens soient si méchants envers moi, non?  Voici mon histoire sur comment j’ai appris qu’il était correct d’être différent, de se démarquer et aussi, d’être soi-même.

L’acceptation de soi peut être une notion abstraite pour beaucoup de personnes, dont moi. J’ai grandi en déménageant souvent. Avant de terminer mon secondaire, j’avais déjà été dans 12 écoles différentes. Avec tous ces déménagements, je devais faire face au fait que j’étais toujours la nouvelle élève. La bizarre. L’exclue. La fille avec qui personne ne veut parler parce que sa peau est « trop foncée », son visage « trop poilu » ou sa nourriture « trop bizarre ». Avec le temps, j’ai appris que ce que les autres pensent de moi ne me définit pas, que c’est correct de me sentir confortable dans ma peau et d’assumer pleinement mon corps et mon identité culturelle.

Lorsque j’ai déménagé pour la première fois au Canada à l’âge de sept ans, je suis allée dans une petite école en Nouvelle-Écosse. Nous étions peu de gens de couleur et malheureusement, les autres élèves faisaient des commentaires racistes à l’égard de ma personne et de ceux qui avaient la même couleur de peau que moi. Les gens me disaient que j’étais trop foncée, on me demandait ce qui n’allait pas avec ma couleur de peau. On se moquait de ma façon de parler et des vêtements que mes parents me faisaient porter. Aujourd’hui, lorsque j’y pense, j’aurais dû demander de l’aide, car il me faudra des années pour me remettre de l’insécurité et de l’appauvrissement de mon estime personnelle qui en a résulté. L’acceptation de soi ne faisait pas partie de mon quotidien.

Quand j’ai changé d’école en huitième année, on m’a traité de noms encore pires. Des noms racistes dont je demandais la signification à mes parents, lorsque je rentrais à la maison. Des noms méchants, que personne ne mérite de recevoir, et ce, où que ce soit. On se moquait de mon corps et on me traitait de « garçon manqué » à cause de mes choix vestimentaires. La situation allait si mal que je mangeais seule dans la salle de bain, la plupart des journées. Parfois, je ne mangeais pas du tout, car je n’avais pas d’amis avec qui m’asseoir. Encore une fois, je me retrouvais seule et effrayée. J’ignorais à qui parler et je ne savais pas comment demander de l’aide. Mes 8e et 9e années ont été parmi les plus difficiles.

Les choses se sont améliorées lorsque je suis allée dans une nouvelle école secondaire. J’ai appris à ne plus porter attention aux personnes négatives dans ma vie. J’ai arrêté de chercher l’approbation des autres et j’ai découvert que tant que je restais moi-même, j’étais heureuse. Ce processus n’a pas été facile, ni rapide, et j’ai eu besoin d’un réseau de soutien moral solide. Je me suis fait quelques amis à qui je pouvais faire confiance, qui se souciaient vraiment de moi et de comment j’allais. Je me suis confiée à mon frère et ma mère, qui m’ont soutenue dans mes pires moments.

J’aurais aimé savoir comment demander de l’aide plus tôt et prendre conscience que le fait d’être différent c’était correct. Lorsqu’on accepte les autres et qu’on ait une acceptation de soi, pour ce qu’on est vraiment et lorsqu’on s’entraide au lieu de se ridiculiser, on devient plus forts. Même si demander de l’aide semble parfois difficile, personne ne devrait avoir à traverser ce genre d’épreuve tout seul. Demander de l’aide n’est pas un signe de faiblesse, mais plutôt de force. J’ai appris à m’aimer, à développer une meilleure acceptation de soi, en grande partie parce que j’avais quelqu’un à qui parler et j’espère que quiconque vivant les mêmes problèmes n’aura pas peur de demander de l’aide.

Ce récit est une traduction de la version originale en anglais.

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