En quoi consiste la traite de personnes ?

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Tous les types de traite de personnes sont illégaux et aucun d’entre eux n’est correct. Si tu es victime de traite de personnes (ou de trafic humain), il est important de te rappeler que ce n’est pas de ta faute. De l’aide est disponible.

La traite de personnes (ou le trafic humain), c’est quand quelqu’un est manipulé·e, contrôlé·e et forcé·e à faire des choses contre sa volonté pour en faire profiter quelqu’un d’autre.

Il existe différents types de traite de personnes, y compris :

  • l’exploitation sexuelle à des fins commerciales ou le trafic sexuel;
  • le travail ou services forcés;
  • la servitude domestique;
  • le prélèvement d’organes forcé;
  • le mariage forcé;
  • la mendicité forcée.

Qu’est-ce que le trafic sexuel?

Au Canada, le trafic sexuel (parfois appelée prostitution forcée) est la forme la plus courante de traite de personnes (bien qu’il soit fréquent de subir plus d’un type de traite à la fois). Les personnes vivant au Canada, ainsi que les migrant·e·s et les nouveaux·velles arrivant·e·s au Canada, peuvent être victimes de trafic sexuel. Rappelle-toi que tous les types de traite de personnes sont illégaux.

Le trafic sexuel commence généralement par le recrutement. Un·e exploiteur·rice utilisera des tactiques pour développer une relation avec toi (appelée « manipulation psychologique »). La manipulation psychologique peut inclure :

  • une profusion de compliments;
  • de l’attention et de l’affection, afin que tu te sentes spécial·e et unique;
  • des cadeaux et de l’argent;
  • une personne qui te dit qu’elle t’aime, surtout au début d’une relation.

Bien que ces attentions soient souvent agréables et que tu peux avoir l’impression qu’elles sont normales dans une relation, après un certain temps, l’exploiteur·rice utilise ces sentiments pour que tu te sentes obligé·e de lui rendre des « services ». Ces « services » sont généralement petits au début (compter/transporter de l’argent) et prennent de l’ampleur (par exemple, partager des images ou des vidéos intimes, se livrer à des actes sexuels). Il est très important de faire attention à la façon dont tu te sens par rapport à un service. Si tu es mal à l’aise, c’est un signe d’avertissement.

L’exploiteur·rice peut recourir à la violence physique, aux menaces, aux mensonges et à la manipulation pour te forcer à faire ce qu’il·elle veut. Il·elle utilise souvent la peur et la culpabilité pour te convaincre de continuer à lui rendre service; par exemple, en menaçant de révéler à tes parents/tuteur·rice·s une activité sexuelle que vous avez eue ou encore d’appeler la police pour signaler un acte illégal que tu as fait ou auquel tu as participé. Il·elle peut aussi te donner moins d’affection, de compliments et de cadeaux au fil du temps.

Il·elle peut contrôler à qui tu parles, ce que tu es autorisé·e à porter, où tu vas et ce que tu fais. Il·elle peut également te retirer des objets dont tu as besoin (par exemple, ta carte bancaire, ton passeport, ta carte d’identité, ton téléphone, ton argent, etc.) pour t’empêcher de partir.

Souviens-toi qu’en vertu du Code criminel du Canada, il est légalement impossible de consentir à des abus, même si tu as initialement accepté ou donné ton consentement à ce que l’exploiteur·rice te dit de faire. Les exploiteur·rice·s blâment couramment les victimes, mais rappelle-toi que ce qui t’arrive n’est pas correct et que ce n’est pas de ta faute.

Que dois-je faire si je suis victime de la traite de personnes?

Si tu es victime de tout type de traite de personnes, il est important que tu saches que ce n’est pas de ta faute. Tu éprouves peut-être des sentiments contradictoires d’amour pour la personne qui t’a maltraité·e et exploité·e. Ton expérience peut être traumatisante et tu ne sais peut-être pas quoi faire, mais il existe de l’aide et de l’espoir.

Si tu es victime de la traite de personnes, il est possible que tu te sentes :

  • fâché;
  • coupable;
  • honteux·euse;
  • effrayé, méfiant·e ou confus·e;
  • inutile ou seul·e;
  • triste ou déprimé·e;
  • anxieux·se;
  • comme si tu avais perdu le contrôle;
  • comme si tu ne pouvais plus faire confiance à personne.

Ce sont toutes des réactions communes à l’exploitation et aux mauvais traitements, mais il se peut aussi que tu te sentes autrement.

Les gens victimes de la traite de personnes peuvent également être à risque de développer :

  • un trouble de stress post-traumatique (TSPT);
  • l’abus d’alcool ou de drogues;
  • des pensées suicidaires;
  • une grossesse et des infections transmissibles sexuellement (ITS);
  • l’itinérance.

Rappelle-toi qu’être victime de la traite de personnes n’est pas de ta faute. Ce dont tu es victime est un crime contre toi et tu n’es pas responsable des actions de l’exploiteur·rice.

Si tu es victime de la traite de personnes, tu peux faire plusieurs choses pour obtenir de l’aide. Voici quelques façons de le faire tout en restant en sécurité :

  • Parle à un·e adulte en qui tu as confiance : tu peux parler de ce que tu vis à un·e adulte de confiance (par exemple, un parent/tuteur·rice, un·e enseignant·e, un·e travailleur·euse social·e, un·e intervenant·e, etc.). Tu peux dire : « Je dois te parler de quelque chose. Je suis victime d’abus et j’ai besoin d’aide. »

  • Élabore un plan de sécurité : que ce soit avec un·e adulte de confiance, un·e ami·e ou tout seul·e, l’élaboration d’un plan de sécurité peut t’aider à prendre les mesures nécessaires pour quitter une situation de violence. Le plan de sécurité de Jeunesse, J’écoute peut t’aider à identifier les mesures que tu peux envisager pour te protéger. Ressources Autour de Moi peut te permettre de trouver des services de soutien (par exemple, de l’aide juridique, des services d’intervention, des refuges, etc.) dans ta communauté.

  • Communique avec les services d’urgence : s’il y a un danger immédiat ou si tu es blessé·e, il est important de signaler l’abus et d’appeler le 911 ou les services d’urgence locaux. Tu as le droit de signaler le trafic dont tu es victime ou dont tu as été victime par le passé. Si tu t’inquiètes de tout acte illégal que tu pourrais avoir commis quand tu étais exploité·e, tu peux demander conseil à un·e avocat·e. Tu mérites de te sentir en sécurité et de ne pas être exploité·e.

  • Renseigne-toi : fais des recherches sur les relations saines, la violence dans les fréquentations et l’exploitation et les abus sexuels. Connaître les faits peut t’aider à parler de ton expérience et à en apprendre davantage sur les ressources disponibles. De nombreuses organisations locales à but non lucratif peuvent t’aider à apprendre comment te protéger des relations malsaines et peuvent également te fournir des ressources supplémentaires si nécessaire.

  • Parles-en : discuter peut t’aider à surmonter le problème, tes sentiments et les prochaines étapes. Pense à parler à un·e ami·e, à un·e membre de ta famille ou à quelqu’un d’autre en qui tu as confiance. Tu peux aussi joindre un·e intervenant·e de Jeunesse, J’écoute 24 heures par jour, 7 jours par semaine, en composant le 1 800 668-6868. Tu n’es jamais seul·e.

  • Élargis ton cercle de soutien : Le Centre canadien pour mettre fin à la traite des personnes peut être une excellente ressource pour obtenir un soutien supplémentaire sur ce sujet. La ligne d’assistance canadienne contre la traite des personnes est disponible 24 heures par jour, 7 jours par semaine. Il s’agit d’un espace gratuit, confidentiel et sûr pour en savoir plus sur la traite des personnes, parler de ce que tu vis et recevoir des conseils d’expert·e·s. L’organisme peut également t’aider à planifier ta sécurité et à te mettre en relation avec des ressources supplémentaires.

Ta sécurité est primordiale. N’oublie pas de fermer les fenêtres de ton navigateur, de supprimer ton historique de navigation et de vider ta cache pour protéger ta vie privée. Tu peux en savoir plus sur la sécurité sur Internet sur Cyberaide.ca.

Rappelle-toi que quitter une situation violente ou abusive peut être très difficile. Il te faudra possiblement plus d’un essai pour obtenir le soutien dont tu as besoin. Les victimes de la traite de personnes hésitent souvent à chercher de l’aide parce qu’elles ont peur de se faire réprimander par l’exploiteur·rice, de se faire arrêter par la police et d’avoir honte devant leurs familles et ami·e·s. Il est important de demander de l’aide, de créer un plan de sécurité et d’en savoir plus sur tes options pour trouver une issue. Tu mérites de te sentir en sécurité, en bonne santé et heureux·se.

Jeunesse, J’écoute tient à remercier le Centre canadien pour mettre fin à la traite des personnes pour sa contribution à cette ressource. Pour en savoir plus sur la traite des personnes et les services du Centre, tu peux visiter leur site Web.