Cette histoire a été écrite par un membre du Conseil national de la jeunesse (CNJ) de Jeunesse, J’écoute.
La culture m’a toujours paru comme quelque chose de très vague. Comment arriver à définir un ensemble de valeurs, de croyances et d’idées qui semblent en constante évolution et dépourvues de frontières géographiques ou historiques? Chaque religion, ethnicité et nationalité a ses propres valeurs et philosophies culturelles, qui se décrivent plus ou moins en une seule définition. C’est peut-être le caractère insaisissable de la culture qui fait en sorte qu’elle semble indissociable de la santé mentale. En effet, les deux donnent l’impression d’aller de pair.
Des opinions culturelles qui changent tout le temps
En tant qu’immigrant ayant grandi dans la culture orientale pendant la première moitié de sa vie et dans la culture occidentale par la suite, je peux certainement dire que des cultures distinctes abordent très différemment le sujet de la santé mentale. Mes parents, plus conservateurs, considèrent souvent les problèmes de santé mentale comme quelque chose d’entièrement interne, autrement dit qui ne mérite pas qu’on s’y attarde. Même au détour d’une conversation, c’est tabou pour eux de discuter en public de problèmes de santé mentale importants. Heureusement, la perspective générale sur le sujet est différente dans notre société, mais une mauvaise santé mentale suscite encore la stigmatisation en raison des différentes valeurs et opinions culturelles.
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Par exemple, dans certaines cultures, des attitudes et des croyances négatives peuvent motiver des groupes à rejeter et à éviter les personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale. Lorsque j’ai immigré au Canada, j’ai eu du mal à parler à mes parents des problèmes de santé mentale que j’éprouvais, de peur qu’ils me dénigrent ou me qualifient de « faible ». Face à ces préjugés culturels, j’ai commencé à intérioriser les critiques, cachant mes symptômes la plupart du temps et ayant honte de demander de l’aide. Je souhaite qu’avec une meilleure sensibilisation et éducation au sein de certaines cultures, les perspectives négatives en ce qui concerne les problèmes de santé mentale s’atténuent, pour finalement disparaître.
En fin de compte, pour moi, l’expression « la culture est reine » n’est jamais aussi vraie que lorsqu’elle concerne la santé mentale. La culture est possiblement le facteur qui a le plus d’influence sur la manière dont notre société perçoit la maladie mentale et sur celle dont nous choisissons de traiter les troubles mentaux. En matière de santé mentale, je demeure ébranlé dans mes convictions là où elles diffèrent grandement de celles de mes parents. Le fait que nous ayons grandi dans des cultures différentes signifie inévitablement que nos points de vue divergent.
Encore d’autres croyances …
En Amérique du Nord, les temps ont bien changé depuis les années 1960, époque où les troubles mentaux et les personnes aux prises avec ces problèmes étaient profondément stigmatisés dans les films et les livres. Malgré les progrès réalisés, il est toutefois important de comprendre que des stigmas résiduels subsistent dans nos conversations sur la santé mentale, en particulier sous l’influence d’attitudes et de croyances culturelles négatives. Changer nos opinions culturelles de la santé mentale pourrait influer profondément la manière dont les personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale vont chercher de l’aide. Cela serait particulièrement utile pour les immigrants comme moi qui cherchent à concilier leurs points de vue culturels antérieurs et de nouvelles perspectives. Jeunesse, J’écoute est accessible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, pour les jeunes qui ont envie de parler!
Ce récit est une traduction de la version originale en anglais.