Abus familial : obtenir de l’aide et rester en sécurité

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Jeunesse, J’écoute est là pour toi pendant la pandémie de COVID-19. Les services d’urgence et les services de protection de la jeunesse sont toujours accessibles de partout au Canada ainsi qu’un service de soutien mobile en situation de crise est également accessible dans certaines régions. Quoi qu’il en soit, ta sécurité est une priorité. Il est important de trouver des moyens de te protéger, même en période de distanciation physique.

Si tu es victime de violence ou d’un abus familial, il est important que tu saches que tu n’es pas seul et que tu peux obtenir de l’aide.

L’abus familial fait partie des pires expériences dans la vie. Vivre une situation impliquant de la violence est quelque chose de très difficile. Les enfants et les adolescents qui se trouvent dans de telles situations vivent beaucoup de stress chaque jour. Ils peuvent se sentir pris au piège et avoir l’impression qu’ils n’ont personne vers qui se tourner. Souvent, ils ne savent pas à qui ils peuvent faire confiance.

Si ça fait déjà un bon moment que les choses sont difficiles à la maison, c’est possible que tu t’y sois habitué. La violence peut te sembler presque normale, comme un élément de ton quotidien. Même si au fond, tu sais que ce qui se passe n’est pas juste, tu as peut être trouvé une façon de « vivre » avec cette réalité. En acceptant la violence comme quelque chose de normal, elle devient moins bouleversante.

Les jeunes qui vivent avec la violence au sein de leur famille éprouvent souvent les sentiments suivants :
  • tristesse;
  • culpabilité;
  • peur;
  • colère;
  • honte;
  • confusion;
  • désespoir;
  • impuissance;
  • trahison;
  • rejet;
  • dévalorisation.

Les mauvaises façons de faire face à la violence

Ne pas avoir l’amour ou les soins que tu mérites peut changer ta façon de penser. Certains jeunes trouvent des moyens négatifs de faire face à la violence. Comme l’automutilation ou la consommation de drogues et d’alcool. Ces moyens peuvent te soulager sur le coup, mais au bout du compte, tu risques de te sentir beaucoup plus mal. Les moyens négatifs de faire face à la situation masquent tes sentiments sans résoudre le problème relatif à un abus familial.

Tu n’es PAS responsable lorsqu’il y a une situation de violence.

Tu dois comprendre que les circonstances au sein de ta famille ne sont pas de ta faute. Écris-le sur un bout de papier et place celui-ci dans un endroit où tu le verras tous les jours. Ne te sens pas coupable de ce qui se passe. Même si on te dit que la violence que tu vis est une «punition» pour avoir fait quelque chose de «mal» que tu as fait. Tu ne mérites pas ça. Personne ne mérite d’être abusé ou négligé.

Parle avec quelqu’un

Tu ne peux pas contrôler les événements au sein de ta famille, mais tu peux contrôler ta réaction. La meilleure façon de prendre le contrôle de la situation est d’en parler à quelqu’un ce cet abus familial dont tu es victime. Tu as peut-être l’impression que c’est impossible, surtout si tu as peur que ça ne fasse qu’empirer les choses, mais voici ce que tu peux faire :

  • Demande de l’aide : tu ne peux pas surmonter la violence que tu vis sans l’aide de quelqu’un d’autre. Tu as besoin d’aide pour faire en sorte que les choses s’arrangent.
  • Parles-en : il est important d’en parler à un adulte en qui tu as confiance (qui n’est pas impliqué dans l’abus). Tu peux aussi prendre contact avec Jeunesse, J’écoute de façon anonyme (sans te nommer). Ainsi, demander à parler avec un intervenant professionnel. Tu peux aussi envoyer un texto anonyme à un Répondant aux crises. Nous pouvons, si tu le veux, t’aider à communiquer avec la police ou les services de protection de la jeunesse.
  • Prépare-toi : la personne à qui tu te confies devrait te prendre au sérieux et vouloir t’aider tout de suite. Si elle ne veut pas s’impliquer, tu dois te confier à quelqu’un d’autre. N’attends pas que les choses s’améliorent d’elles-mêmes.

Pas encore prêt à en parler ?

Les jeunes qui vivent de la violence se sentent souvent indécis et confus. Ils savent que les choses ne sont pas correctes, mais ils ne se sentent pas prêts à confier à quelqu’un ce qui se passe.

Parfois, les jeunes ne veulent pas parler de violence parce qu’ils se sentent coupables. Ils peuvent avoir l’impression qu’ils trahiraient leurs parents ou leurs tuteurs en demandant de l’aide. Ils peuvent également être préoccupés par des questions pratiques, comme la possibilité d’être séparés de leurs frères et sœurs ou, dans certains cas, d’être mis à la porte.

Il faut beaucoup de courage pour parler de violence. Alors, prends tout le temps dont tu as besoin. Jusqu’à ce que tu sois prêt à parler, voici certaines choses que tu peux faire pour rester en sécurité et préparer la prochaine étape :

  • élabore un plan de sécurité;
  • adopte des passe-temps;
  • établis et développe un réseau de soutien;
  • passe du temps avec des personnes qui peuvent assurer ta sécurité.

Rester en sécurité

Il est important que tu demeures en sécurité, même si tu as parlé de la violence que tu subis à quelqu’un et que tu reçois maintenant de l’aide. Tu devras peut-être devoir éviter certains membres de ta famille ou communiquer avec la police si tu te sens que tu es en danger.

Il est aussi important de veiller à ta sécurité émotionnelle. Ça peut signifier ne pas t’exposer à des situations qui te rendent mal à l’aise ou encore te tenir loin d’amis qui ne t’aident pas. C’est une bonne idée de faire un plan pour ta propre sécurité.

Pour davantage de soutien, appelle Jeunesse, J’écoute au 1 800 668-6868.

Se tourner vers la police ou les services de prote action de l’enfance

Si tu subis de la violence à la maison ou quelconque abus familial, c’est peut-être le moment d’appeler la police ou les services de protection de l’enfance. 

Si tu as peur d’appeler la police ou les services de protection de l’enfance, ça pourrait t’aider d’avoir un ami ou un adulte de confiance à tes côtés lorsque tu auras choisi de le faire. Tu peux toujours appeler un intervenant de Jeunesse, J’écoute pour obtenir de l’aide. Il pourra faire l’appel pour toi ou te guider pas à pas.

Appeler la police

La façon la plus simple de joindre la police est de composer le 911. Pendant que tu es au bout du fil, les choses suivantes peuvent se produire :

  1. Le répartiteur va demander si tu veux joindre la police, les pompiers ou le service d’ambulance. Dis que tu as besoin de la police.
  2. Tu devras donner ton nom, ton adresse et ton numéro de téléphone.
  3. Il se peut que tu doives mentionner ton âge.
  4. Tu vas aussi devoir donner un aperçu de la situation. Par exemple, si toi ou un membre de ta famille, vous subissez de la violence, dis-le. Ne raccroche pas.

Appeler les services de protection de l’enfance

Les services de protection de l’enfance viennent à la rescousse de jeunes qui subissent de la violence ou un abus familial, peu importe sa nature. C’est une bonne idée d’appeler les services de protection de l’enfance si les choses ne se passent pas bien à la maison. Pour trouver le numéro des services de protection de l’enfance de ta région, cherche le terme « services de protection de l’enfance » sur Ressources Autour de Moi. Compose le 911 en cas d’urgence (p. ex., si quelqu’un est victime d’abus au même moment).

Les services de protection de l’enfance suivants sont parfois appelés :

  • Société de l’aide à l’enfance (SAE);
  • Protection de la jeunesse;
  • Services à l’enfant et à la famille;
  • Services sociaux.

Devrais-je appeler les services de protection de l’enfance ?

Si tu vis de la violence ou de la négligence à la maison, tu peux appeler les services de protection de l’enfance. Même si tu n’es pas sûr que ce soit de la violence ou de la négligence, tu peux appeler les services de protection de l’enfance pour obtenir des conseils. Tu peux aussi leur téléphoner si tu connais quelqu’un qui vit une situation de violence ou de négligence.

Voici ce à quoi tu peux t’attendre lors de ton appel :
  • La première personne à laquelle tu parleras sera probablement un préposé à l’accueil. Cette personne va te demander de lui expliquer la situation afin de mieux comprendre ce qui se passe.
  • Il se pourrait qu’on te demande de donner ton nom et d’autres informations d’identification, mais tu n’es pas obligé de le faire si tu n’en as pas envie. Cependant, il est possible que l’agence de protection de l’enfance ait un afficheur.
  • Le préposé à l’accueil parlera un peu avec toi pour décider quoi faire. S’il pense que tu es en danger immédiat, un agent de la protection de l’enfance viendra tout de suite. Il est aussi possible que le préposé envoie la police.
  • Si tu n’es pas en danger immédiat, le préposé à l’accueil pourrait décider de faire un plan pour te rencontrer plus tard. Il se peut qu’il y ait une enquête. Tes parents ou tuteurs, des membres de ta famille, tes enseignants, ton médecin ou d’autres personnes significatives de ton entourage pourraient être questionnés. Tu peux demander qu’on ne dise pas à d’autres personnes que c’est toi qui as appelé. Si tu as besoin de soins médicaux, le préposé à l’accueil veillera à ce que tu les obtiennes. Il se peut que la police soit impliquée.
  • Les services de protection de l’enfance vont tenter de te fournir le soutien nécessaire pour assurer ta sécurité. Ça signifie que tu pourrais rester à la maison avec ta famille pendant que ta famille reçoit du soutien (comme dans le cas d’une intervention, par exemple). Il est possible qu’un agent des services de protection de l’enfance intervienne avec ta famille pendant un certain temps et qu’il fasse des visites régulières pour voir comment va ta famille et pour vérifier que tu es en sécurité.
  • Si ce n’est pas sécuritaire pour toi de rester à la maison, il se peut que tu sois placé ailleurs, comme chez un membre de la famille élargie, dans un centre d’hébergement ou dans une famille d’accueil. L’objectif est que ta famille redevienne un milieu sécuritaire afin que tu puisses y retourner.

Appeler les services de protection de l’enfance de façon anonyme

C’est possible d’appeler les services de protection de l’enfance de façon anonyme pour obtenir des conseils ou de l’information. Tu as peut-être envie de rester anonyme si tu ne te sens pas encore prêt à signaler un abus ou si tu veux simplement savoir ce qui pourrait arriver si tu faisais un signalement.

Si tu appelles de façon anonyme, il se peut que le préposé à l’accueil te demande des informations comme ton nom, ton adresse ou l’école que tu fréquentes. À quel genre d’abus familial tu fais face. Il est possible qu’il te dise que tu devrais lui fournir ces informations. Si tu le fais et qu’il pense qu’il y a une situation d’abus chez toi, il doit intervenir. C’est vrai même si tu parles d’une situation comme si elle était hypothétique. (Par exemple : « si les parents d’untel ont fait telle chose, est-ce de la violence ou un abus familial? »)

Il est possible que l’agence de protection de l’enfance ait un afficheur. Donc, même si tu décides de ne pas donner ton nom, il se peut que le préposé décide de lancer une enquête.

Au cours de ton appel anonyme, il est important que tu essaies de faire ce qui te semble juste. Si tu ne veux pas que les services de protection de l’enfance interviennent tout de suite, tu peux dire « non » et ne pas leur fournir d’informations.

Et si je veux continuer de vivre chez moi ?

Les agents de la protection de l’enfance comprennent que la plupart des jeunes veulent rester à la maison même s’ils vivent de la violence ou de la négligence. Ils font de leur mieux pour que les jeunes puissent rester à la maison chaque fois que c’est possible. Un agent de la protection de l’enfance te retirera de ta famille seulement s’il croit qu’il n’est pas sécuritaire pour toi d’y rester. Il doit expliquer sa décision à un juge, et tu as le droit de faire appel à un avocat pour être entendu également.

Si j’appelle pour obtenir du soutien, est-ce que mes parents/tuteurs vont être mis au courant ?

Tes parents/tuteurs découvriront que quelqu’un a appelé les services de protection de l’enfance si un agent est impliqué. L’agent de la protection de l’enfance n’identifiera pas nécessairement la personne qui l’a contacté, surtout si tu lui demandes de ne pas le faire. Si c’est important pour toi que tes parents/tuteurs ne le découvrent pas, demande au préposé à l’accueil de ne pas t’identifier. Si le cas se rend devant le tribunal, ta confidentialité ne pourra pas être assurée.

Et ensuite ?

Une fois que tu auras parlé à quelqu’un de ce qui se passe, notamment si tu subis un abus familial, il est possible que les choses à la maison ne s’améliorent pas tout de suite. Tu auras besoin de temps pour t’ajuster à la situation, selon ce qui aura été décidé et qui sera impliqué dans le processus. Essaie de prendre les choses un jour à la fois, et rappelle-toi pourquoi tu as parlé à quelqu’un en premier lieu.

Prendre soin de toi

Il est toujours important que tu prennes soin de toi, surtout quand il y a beaucoup de choses qui se passent dans ta vie. Voici quelques idées :

1. Sois aimable avec toi-même

Te dire des choses agréables et positives peut t’aider à te sentir rassuré et en sécurité. Ça pourrait t’aider d’écrire ces choses et de les garder près de toi afin de pouvoir les lire quand tu te sens découragé. Voici quelques exemples :

  • « Je ne suis pas une mauvaise personne. » 
  • « On ne m’a pas fait du mal parce que j’étais méchant. »
  • « Ce n’est pas de ma faute. »
  • « Je ne mérite pas de subir de la violence. »
  • « Les choses vont aller mieux. » 

2. Fais-toi une liste

Rédige une liste des bonnes choses qui se sont passées depuis que tu as demandé de l’aide. Celle-ci pourra te rappeler pourquoi tu as parlé et te donner de l’espoir. Voici quelques exemples :

  • « J’étais entouré de violence, et maintenant, je ne le suis plus. » 
  • « Être libéré de la violence me permet d’établir des relations sans violence. »
  • « Être libéré de la violence me permet de travailler sur ma confiance en moi. »
  • « Le fait de parler de ce que j’ai vécu signifie qu’il y a encore de l’espoir dans ma vie. »

3. Tiens-toi occupé

Avoir beaucoup de choses à faire pour t’occuper peut t’aider à te changer les idées. Voici des idées :

  • Continue d’étudier : essaie d’éviter de manquer ou d’abandonner tes cours. L’école peut t’aider à te concentrer sur les choses que tu attends avec impatience, comme tes matières préférées ou le fait d’être avec d’autres personnes, que ce soit virtuellement ou en pratiquant la distanciation physique.
  • Bouge : faire des activités ou des exercices ludiques que tu aimes en toute sécurité – soit virtuellement ou en personne, lorsque c’est possible – peut t’aider à te sentir mieux.
  • Écris dans un journal intime : fais le suivi de ce que tu ressens au jour le jour, que tu sois en colère, triste, confus ou heureux. Essaie de ne pas te juger à cause de ce que tu ressens. Tes émotions t’appartiennent, et tu n’as pas à les partager avec n’importe qui que ce soit.
  • Contacte un ami : appelle un ami et organisez-vous une sortie ou autre activité. Interagir avec des amis, soit virtuellement ou en personne, lorsque c’est possible, peut t’aider à te sentir mieux et plus épaulé, et passer du temps avec des personnes qui tiennent à toi est vraiment bon pour ton estime de soi.

4. Développe davantage tes forces

Tout le monde a du talent pour quelque chose. Faire plus souvent l’activité dans laquelle tu excelles peut t’aider à gérer tes sentiments et à renforcer ton estime de soi.

5. Parle avec quelqu’un

Si tes émotions et sentiments te causent de l’angoisse ou si tu as besoin de parler avec quelqu’un, tu peux toujours appeler un intervenant professionnel de Jeunesse, J’écoute en composant le 1-800-668-6868. Ou échanger avec un Répondant aux crises par texto (au 686868). Tu peux aussi parler avec quelqu’un en qui tu as confiance, comme un membre de la famille, un ami ou toute autre personne avec qui tu es à l’aise. Tu n’es pas seul, et tu ne devrais pas avoir à gérer toute cette situation sans aide.

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